‘La Tête du Lapin Bleu’ de Wendall Utroi

Ava…
Un prénom aussi léger qu’un soupir. Une fragilité de porcelaine. La Tête du Lapin Bleu est son manuscrit : sa vie, ses joies, ses peines. Sa descente aux Enfers. Tout cela déballé sans ambages. C’est Ava qui parle, aux détours de souvenirs douloureux. Une existence chaotique, où les choix seront déterminants, le destin mot-clé du récit.

TREMBLEMENT DE TERRE

Le roman débute par une lettre écrite des mains d’Ava. Elle s’adresse à nous, lecteurs. Rédigée quinze ans après les faits, elle a le goût âcre de la rédemption et nous met en garde. Personne n’est à l’abri. Retour en 2002. Ava est une jeune trentenaire. Mariée à un homme rencontré sur les bancs du lycée, mère de deux beaux enfants, des jumeaux. La vie est belle, le ciel est bleu, les oiseaux chantent. Un véritable conte de fée. Et puis, plus rien. Un tremblement de terre, une fracture dans le temps. Les jambes se dérobent, la raison se dissous dans un océan de folie. La foudre s’est abattue sur elle, sans prévenir. Pourquoi ? Ava ne sait pas, ne comprend pas…
Tout se résume à ses choix. Depuis, le premier jour, un certain 19 avril. Ou peut-être bien avant, en 1991. Chaque décision à sa propre conséquence. Quitte à se brûler les ailes plus tard. Des vérités éclateront au grand jour, comme un air vicié trop longtemps contenu dans un ballon de baudruche. C’est moche, c’est triste, et Ava se prend plusieurs droites bien senties dont elle peine à se relever. La part de l’ombre…
Elle s’était aveuglée durant toutes ces années, mais pouvait-il en être autrement ? Peut-on la blâmer ? Difficile d’être objectif. La tangente qu’elle prend est effroyable ; un toboggan dont on aurait savonné la rampe, histoire d’aller encore plus vite avant de s’écraser avec violence.

TRAGIQUE

L’histoire est forte en émotions. J’ai parfois eu le sentiment que tout s’enchaînait trop vite. Qu’Ava pourrissait comme un fruit trop mûr. Mais en même temps, comment savoir ? On reste impuissant. Les personnages sont excellents, fouillés, et s’attacher à eux est très facile. Mention spéciale au père d’Ava, que j’ai vraiment adoré. Il m’a touché, par ses mots, par ses actes. Par sa tendresse et sa fragilité. Bref, par une multitude de choses. Seul bémol dans la construction, le virage radical amorcé dans le dernier tiers. C’est trop… Énorme. Inimaginable. Ava cherche à s’enterrer vivante. Un choix, là encore. Grotesque, je ne sais pas. Abscons, clairement.
Un pas de plus dans le tragique. Jusqu’à atteindre le fond, sans retour possible. Mais l’auteur ne veut pas s’arrêter là. Derrière toute cette noirceur se cache un infime espoir auquel se raccrocher. C’est de cela qu’il veut parler. Et le titre prend tout son sens.


WENDALL UTROI – LA TÊTE DU LAPIN BLEU

Année de parution : 2018
Nombre de pages : 490
Genre : Drame


Quatrième de couverture
Quand l’amour terrasse Ava et Léo sur les bancs du lycée, et qu’un an plus tard, à l’approche de la naissance de jumeaux, ils convolent en justes noces contre l’avis de tous, on comprend que le bonheur peut être soudain. Les histoires toutes simples ne sont pas les moins belles. On s’aime, on se marie, les rires des enfants viennent peupler notre petit monde. Le bonheur n’est pas aussi exigeant qu’on le dit. Puis, avec les années, on pense que rien ne peut troubler notre quiétude, notre douceur de vivre.

Mais, c’est sans compter sur le destin. Lui peut se jouer de nous… brouiller les cartes, changer les règles. Vous pensez que rien ne peut vous arriver ? Et si vous vous trompiez ?

‘Meurtres pour Rédemption’ de Karine Giebel

Lessivé. Autant par cette excellente lecture qui essore jusqu’à la moindre goutte toutes nos émotions que par sa longueur, hors norme. J’ai longtemps hésité à le lire, et ce même en voyant les avis ô combien élogieux qui traînent un peu partout sur le net. Car oui : les gros bouquins me rebutent. Ils pourraient aussi bien renfermer des trésors, autant de diamants bruts qui ne demandent qu’à être lus, rien y fait, mon esprit se heurte à une foutue barrière psychologique. La contourner n’est pas facile. Mais cette fois, j’ai réussi. Un monceau énorme, bouleversant. Une pluie diluvienne poétique et violente qui s’est abattu sur ma petite tête. Seul « regret »: ne pas l’avoir lu d’une traite. Les nombreuses pauses ont coupé mon élan et les liens que j’essayais de tisser avec Marianne & Co. Ce n’est qu’un détail, tant l’histoire contée par Giebel est poignante et retourne les tripes.

LUTTE CHIMÉRIQUE

Marianne est jeune. Presque une enfant. Une enfant qui a les mains déjà salies par le sang. À vingt ans, son existence se fracasse sur un mur, la brisant net : condamnée à perpétuité pour homicides. Ses traits fins, son apparente fragilité associée à un langage à priori courtois dissimulent en réalité un être écorché vif, incapable de maîtriser ses nerfs. D’une incroyable agressivité, dotée d’une force inouïe compte tenu de son gabarit, le temps qui lui est imparti sur Terre ressemble à un long chemin de croix. Elle aspire à la vengeance, contre ses parents, ses grands-parents. Contre elle-même et le monde entier. Une lutte chimérique, perdue d’avance. La prison comme seul avenir. Un nouveau départ est-il envisageable ? Comment saisir une seconde chance quand tout s’écroule autour de soi ? Marianne le découvrira lorsque trois hommes demandent sa présence au parloir. Une première depuis son incarcération. Les seuls à se soucier de son existence. La liberté à un prix, surtout lorsque l’on doit s’en montrer digne.

TOXINE

Pendant ma lecture, j’ai immanquablement pensé à deux œuvres cinématographiques marquantes des années 90 : Oz et Nikita. Oz, série télé ancrée dans un univers carcéral ultra-violent. Controversé et malsain, le programme reste un monument dans son genre. Et Nikita, ou l’ancienne taularde toxicomane reconvertie en arme de combat humaine à des fins militaires. Les parallèles m’ont sauté aux yeux, sans toutefois enlever à la beauté qui rayonne de ce roman unique. D’une noirceur absolue, où percent péniblement quelques lueurs d’espoir, l’histoire nous montre le quotidien de Marianne, terrible, parfois insoutenable, tant la cruauté de ses actes, mais aussi celle de ses ennemi(e)s, fait mal au cœur. Je l’ai détesté, craint autant qu’affectionné. Un mélange rare, comme si la jeune femme était forgée dans un matériau indéchiffrable. Extra-terrestre. Les scènes violentes ne m’ont pas freiné, au contraire. Je voulais que justice soit faite, déstabilisé par l’écriture nerveuse de Karine Giebel. Parfois la sentence aboutit rapidement, parfois il faut attendre, alors le poison de la vengeance s’infiltre sournoisement dans les veines. Introduite dès le prologue, la toxine se diffuse lentement et s’étale sur plus de 700 pages. Du grand art.

HORREUR

Ballottés en tous sens sans nous accorder une seconde de répit, l’auteure fait progressivement monter la tension. L’horreur n’est pas celle que l’on croit. Marianne va l’apprendre à ses dépens, le lecteur aspiré lui aussi dans cette frénésie sanglante. C’est effroyablement efficace, une tension de tous les instants qui maintient en alerte, avec un sentiment ambigu : on souhaite connaître le fin mot de l’histoire sans vraiment le désirer, trop absorbé dans ce roman pour vouloir s’en détacher.


KARINE GIEBEL – MEURTRES POUR RÉDEMPTION

Année de parution : 2010
Nombre de pages : 767
Genre : Drame
Édition : Fleuve


Quatrième de couverture
Tous les soirs se ressemblent, les nuits aussi. Et les jours, c’est pareil. À quoi se raccrocher alors ?
Là, au coeur de la perpétuité.

Marianne, vingt ans.
Les miradors comme unique perspective, les barreaux pour seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.
Une vie entière à écouter les grilles s’ouvrir puis se refermer.
Indomptable, incapable de maîtriser la violence qui est en elle, Marianne refuse de se soumettre, de se laisser briser par l’univers carcéral sans pitié où elle affronte la haine, les coups, les humiliations.
Aucun espoir de fuir cet enfer. Ou seulement dans ses rêves les plus fous.
Elle qui s’évade parfois, grâce à la drogue, aux livres, au bruit des trains. Grâce à l’amitié et à la passion qui l’atteignent en plein cœur de l’enfermement.
Pourtant, un jour, l’inimaginable se produit. Une porte s’ouvre.
On lui propose une libération… conditionnelle.
 » La liberté Marianne, tu dois en rêver chaque jour, chaque minute, non ?  » Oui. Mais le prix à payer est terrifiant.
Pour elle qui n’aspire qu’à la rédemption…

‘Hortense’ de Jacques Expert

HortenseInspiré d’un fait réel, Hortense est une histoire d’amour. Passionnelle et dévastatrice. Celle d’une mère envers sa fille, son unique enfant qu’elle élève seule. Seule car abandonnée, laissée sur place par son amant quand elle était enceinte. Meurtrie par cette relation illusoire, elle va vivre pour Hortense, et y consacrer tout son temps libre. Jusqu’au jour ou son ex-compagnon refait surface et emporte avec lui les rires de son enfant…

POIGNANT

L’auteur décortique avec soin les liens qui unissent les protagonistes de l’histoire. Une approche simple et sans fioritures, qui dessine lentement les contours d’un récit effroyable, touchant. Et poignant, car cette détresse d’une mère aux abois prend aux tripes. Jacques Expert fait passer un large panel d’émotions lors de la lecture, et on prend vite en pitié cette femme brisée par un destin qui laisse plus qu’un goût amer. Aux détours de chapitres très courts, nous sommes hameçonnés par des non-dits qui attisent forcément la curiosité. Hortense se dévore littéralement. Les questions affluent, les certitudes s’effritent toutes les pages et les suppositions s’étiolent rapidement.
Une maîtrise totale au cœur d’une narration intimiste.

ENTRELACS

L’écrivain joue le jeu en dévoilant la vérité dans les dernières lignes. Auparavant, il aura amplifié la pression en dénouant tout doucement cet entrelacs d’hypothèses naissantes, ferrant le lecteur avec une étonnante facilité.
Une conclusion rapide sans être bâclée, renversante, mais qui laisse subsister une petite déception.


JACQUES EXPERT – HORTENSE

Année de parution : 2016
Nombre de pages : 315
Genre : Drame
Édition : Sonatine


Quatrième de couverture
1993 : Sophie Delalande est folle d’amour pour sa fille Hortense, trois ans, qu’elle élève seule. Celle-ci lui permet d’oublier les rapports difficiles qu’elle entretient avec son ex-mari, Sylvain, un homme violent qui l’a abandonnée alors qu’elle était enceinte et à qui elle refuse le droit de visite. Un jour, pourtant, Sylvain fait irruption chez elle et lui enlève Hortense. « Regarde-la. Nous allons disparaître et tu ne la reverras plus. »

2015 : après des années de recherches vaines, Sophie ne s’est jamais remise de la disparition d’Hortense. Fonctionnaire au ministère de l’Éducation, elle mène une existence morne et très solitaire. Jusqu’au soir où une jeune femme blonde la bouscule dans la rue. Sophie en est sûre, c’est sa fille, c’est Hortense. Elle la suit, l’observe sans relâche. Sans rien lui dire de leur lien de parenté, elle sympathise avec la jeune femme, tente d’en savoir plus sur elle. La relation qui se noue alors va vite devenir l’objet de bien des mystères. Sophie ne serait-elle pas la proie d’un délire psychotique qui lui fait prendre cette inconnue pour sa fille ? Et la jeune femme est-elle aussi innocente qu’elle le paraît ?

‘Régis’ de James Osmont

41wB0zxFJGLRégis est un ovni littéraire. Porté par un certain succès dans la petite sphère des groupes de lecture facebook, ce premier roman auto-édité par James Osmont est intéressant autant qu’éprouvant. Intéressant dans cette manière de jouer avec les mots, comme si l’auteur proposait une poésie dantesque qui s’étalerait sur plus de 200 pages. Une plume particulière qui plaît ou non. Éprouvant car cette faculté que possède Osmont peut rapidement perdre le lecteur dans un maelström de figures stylistiques, qui peut dès lors se transformer en rideau hermétique.

RECLUS

Mais la beauté de ses phrases donnent envie de s’aventurer dans ce récit dramatique. Soignant en psychiatrie, James Osmont connaît son métier et le transpose à l’écrit avec délicatesse. Il nous montre le quotidien de Régis, pensionnaire d’une unité psychiatrique. Un monde reclus où se mélangent folie et destruction. Plusieurs personnes s’y côtoient, des nombreux patients au personnel médical. Des infirmiers(-ères) dont les barrières mentales menacent de s’effondrer.

COMPLEXE

Complexe, l’histoire se perd dans les méandres étranges des pensées à Régis. Une plongée intime dans la démence, ponctuée par quelques salves musicales choisies par l’auteur, à écouter pendant la lecture. Pour mieux se fondre dans la peau de Régis. Une curiosité, très originale, pas forcément facile d’accès.


JAMES OSMONT – RÉGIS

Année de parution : 2016
Nombre de pages : 264
Genre : Drame


Quatrième de couverture
Régis aime la littérature et l’automne, les décibels et l’errance. Il n’a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où tout fait sens. Dans sa psychose, il s’accroche à de fragiles repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement, des chansons sans espoir… Pourtant, peu de temps avant les attentats du 13 novembre 2015, le retour d’un mystérieux persécuteur va faire vaciller son équilibre précaire. Jusqu’au point de non-retour…

‘La Femme en Vert’ d’Arnaldur Indridason

La Femme en VertReykjavik.
Une fête d’anniversaire, organisée en la faveur d’un enfant de huit ans. Tout se passe bien, les rires innocents fusent et le pop-corn ne va tarder à être prêt.
Le grand frère d’un des jeunes invités attends tranquillement dans le canapé, loin de ces joies enfantines. Puis il remarque quelque chose. Un objet blanc, lisse, qui se fait mordiller avec envie par une fillette. Il s’approche d’elle, voulant s’assurer que ses yeux ne lui jouent pas un tour. Mais ce n’est pas le cas. C’est bien un os, un os humain.
D’où vient-il ? De qui provient-il ?

Le commissaire Erlendur est appelé sur place, et rejoint ses deux adjoints de la Criminelle : Sigurdur Oli et Elinborg. Un trio aussi complémentaire que différent.
Aidé d’un archéologue, les policiers vont remonter le temps, à travers une enquête magnifiée par le talent de l’écrivain islandais.

PIÈGE

Reykjavik.
Seconde Guerre mondiale. Une femme subit le courroux de son mari, jour après jour, devant les regards effarés et apeurés de leurs enfants. Piégée par cet homme qui semble pouvoir décider de vie ou de mort sur sa famille, elle tentera d’échapper à cette horreur quotidienne, quel qu’en soit le prix. Mais assujetti à la brutalité de son époux, elle finira par se résigner, jusqu’au jour où l’espoir rejaillira.

PUISSANCE

Époustouflant. Partant d’un fait courant, Indridason dresse là un portrait déroutant, celle d’une famille meurtrie, à sa manière, par les retombées de la Seconde Guerre mondiale. Particulièrement cruel, le récit mise sur des dialogues d’une incroyable efficacité, plongeant le lecteur dans un environnement froid, dénué d’affection et terriblement douloureux.
Alternant entre deux époques, celle d’une Islande impactée par l’arrivée des soldats américains durant la Guerre, et celle contemporaine, l’auteur écrit ici un roman puissant, d’une beauté exceptionnelle, malgré une terreur de tous les instants.


ARNALDUR INDRIDASON – LA FEMME EN VERT

Année de parution : 2006
Nombre de pages : 299
Genre : Drame
Édition : Métailié ‘Noir’


Quatrième de couverture
Dans une banlieue de Reykjavik, au cours d’une fête d’anniversaire, un bébé mâchouille un objet qui se révèle être un os humain.
Le commissaire Erlendur et son équipe arrivent et découvrent sur un chantier un squelette enterré là, soixante ans auparavant. Cette même nuit, Eva, la fille d’Erlendur, appelle son père au secours sans avoir le temps de lui dire où elle est. Il la retrouve à grand-peine dans le coma et enceinte. Erlendur va tous les jours à l’hôpital rendre visite à sa fille inconsciente et, sur les conseils du médecin, lui parle, il lui raconte son enfance de petit paysan et la raison de son horreur des disparitions.
L’enquête nous est livrée en pointillé dans un magnifique récit, violent et émouvant, qui met en scène, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, une femme et ses deux enfants. Une femme victime d’un mari cruel qui la bat, menace ses enfants et la pousse à bout.

‘Seul le Silence’ de R.J. Ellory

La couverture du livre nous incite fortement à jeter un œil à l’intérieur puisque le roman est qualifié de « magnifique ». Plus à ranger du côté d’un récit dramatique, l’histoire débute à Augusta Falls en 1939. L’époque choisie par l’écrivain est déjà morose en soi puisqu’elle signifie le début de la Seconde Guerre mondiale et l’envoi par milliers de soldats américains sur les champs de batailles.

TRAGIQUE

En plus de cet épisode tragique qui restera en fond de trame durant la première moitié du roman, il faut préciser qu’à cette époque l’Amérique était extrêmement méfiante vis-à-vis des étrangers. C’est donc dans ce contexte d’une terrible froideur que le récit commence.

Lorsque les premiers meurtres se succèdent, Joseph, qui a découvert le premier corps, et ses amis décident de créer un « club » pour aider à la capture de l’assassin. Hélas, ils ne sont que des gamins, tellement démunis face à la cruauté des adultes. Un événement tragique fera alors basculer Joseph dans un sentiment profond de culpabilité qui ne le quittera plus jamais par la suite.

NEW-YORK

Jeune adulte, désireux de mener une vie loin de ses tourments d’enfance, Vaughan part pour New-York avec le rêve de devenir écrivain.
Mais le passé n’est jamais bien loin, et le tueur d’enfants d’Augusta Falls ne semble pas en avoir fini avec lui…

Ne vous attendez pas à une enquête policière comme dans tout thriller qui se respecte. Non, car comme expliqué un peu plus haut, c’est plus un récit sur le ressenti de Joseph durant toutes ces années qui est mis en avant, ainsi que toute la noirceur de ces faits horribles qui lui rongent l’esprit et le corps. C’est très bien écrit, Ellory a une plume de qualité mais parfois, il s’embourbe dans des figures de style pompeuses.

EFFICACE

La fluidité du récit en pâtit car certaines parties sont longues, mais cela se suit sans trop de difficultés, bien que l’on pourrait aisément sauter des pages sans pour autant perdre le fil de l’histoire. Le dénouement arrive très tardivement, vers les dix dernières pages. Rapide mais terriblement efficace, il subsiste par la suite un profond sentiment de tristesse envers Joseph fortement bien distillé.

Ne vous attendez pas non plus à des réponses allant de but en blanc et des explications fournies, mais juste la fin d’un long et douloureux cauchemar s’étant étalé sur plus de trente ans.


R.J. ELLORY – SEUL LE SILENCE

Année de parution : 2008
Nombre de pages : 504
Genre : Drame
Édition : Sonatine


Quatrième de couverture
Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps d’une fillette assassinée. Une des premières victimes d’une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l’affaire semble enfin élucidée, Joseph s’installe à New-York. Mais, de nouveau, les meurtres d’enfants se multiplient…
Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante.