‘Ça T.1’ de Stephen King

Ça T.1Ce pavé de près de 1600 pages  (divisé en deux voire trois tomes selon les éditions) est l’une des pierres angulaires de l’immense bibliographie de Stephen King. Considéré par beaucoup comme son chef-d’œuvre, surpassant même son magnum opus La Tour Sombre, Ça est une magnifique ode sur l’amitié. Une amitié entre sept enfants. Nous sommes alors en 1957, et la petite ville de Derry est la proie d’une entité maléfique millénaire massacrant de nombreux enfants.

PIERRE ANGULAIRE

Ça est un bloc passionnant qui peut cependant vite se révéler harassant si l’on a l’impression de se retrouver dans son ventre mou au bout d’un moment. Car en bon Stephen King qui se respecte, les descriptions sont parfois poussées à l’extrême, au détriment de l’avancée de l’intrigue. Mais cela permet au lecteur, s’il le souhaite réellement, de s’immerger complètement dans le roman et se donner l’occasion de vivre ces aventures cauchemardesques aux côtés du « Club des Ratés », surnom auto-attribué par les sept copains d’enfance.

Pour en revenir à l’édition, qui date de 1991, le livre a été découpé en trois parties d’environ 500 pages chacune. C’est une bonne idée, chaque partie ayant ainsi la taille d’un roman moyen. Sauf que le découpage laisse à désirer puisque le premier volume s’arrête brutalement au beau milieu d’une phrase…  Simple parenthèse n’affectant en rien la qualité du récit.

PEUR PROFONDE

Pour ce premier tome, l’histoire débute donc en 1957, avec en guise de préambule le premier meurtre du monstre à cette période. Cette chimère aux multiples facettes peut être considérée comme une merveille de trouvaille par l’auteur. Grippe-Sou, comme il se fait appeler, apparaît très régulièrement sous la forme d’un clown. Quoi de mieux qu’un clown pour matérialiser les peurs les plus profondes des enfants…

Même si c’est là son apparence de prédilection afin d’appâter ses jeunes victimes, la bête se trouve être protéiforme et n’hésitera pas à se montrer sous divers aspects, celle-ci jouant sur la capacité des enfants à extrapoler certaines situations. Et là intervient la force des descriptions approfondies de l’auteur car elles permettent à ces peurs enfantines de mieux s’engouffrer en nous.

MANIFESTATIONS

Le récit alterne régulièrement entre la période de 1957, date des débuts du « Club des Ratés », et celle de 1984, soit vingt-sept ans plus tard. Le groupe d’amis a alors implosé, chacun ayant suivi un parcours différent, et tous ont inconsciemment balayé le moindre souvenir de leur jeunesse, fortement ponctuée de violence et particulièrement sanglante. Comme si celle-ci n’avait jamais existé. Jusqu’au jour où tous reçoivent un appel d’un ancien ami resté sur Derry, suite aux récents événements arrivés dans la ville. Chaque personnage est alors en proie à une peur primaire, celle des enfants terrorisés qu’ils étaient, et les souvenirs refont surface avec une brutalité les plongeant dans un état d’intense panique.
Car tous ont subi les événements lors de leur jeunesse, tous ont eu affaire à une manifestation de Ça. Ils ont combattu le Mal absolu et ont fait par la suite le pacte de revenir sur ces lieux si les meurtres et autres atrocités revenaient à hanter Derry. Ce qui sera le cas…

FRACTURES

Avec des flashbacks ponctuant à de très nombreuses reprises le récit, le King nous relate l’enfance des protagonistes principaux mais également celles de personnages secondaires, ceux-ci étant les trois brutes de l’école, véritables bourreaux du club d’amis. L’auteur nous explique comment les jeunes héros sont entrés en contact avec Grippe-Sou et ce qui se cache derrière l’amnésie les ayant frappé une fois l’âge adulte arrivé. Les fractures psychologiques du passé résonnent tout au long du récit, rendant certains passages difficiles, émouvants. Un panel d’émotions magnifique. Ce premier volume s’achève avec peu d’indices mais la puissance de l’amitié submerge le roman et c’est, pour le moment, l’un des atouts indéniables de cette œuvre culte.


STEPHEN KING – ÇA T.1

Année de parution : 1986
Nombre de pages : 499
Genre : Horreur
Édition : J’ai Lu ‘Épouvante’


Quatrième de couverture
La terreur s’incarna pour la première fois dans un bateau en papier journal dévalant un caniveau gonflé d’eau de pluie. Un petit garçon courait gaiement à côté. Il s’appelait George et avait huit ans… Pris dans un tourbillon, l’esquif disparut dans une bouche d’égout. L’enfant mis un genou à terre, se pencha…
Des yeux jaunes le regardaient, des yeux comme ceux qu’il avait imaginés le guettant dans la cave… « Salut, Georgie ! » fit une voix… Un clown se dressait dans l’égout. Sa main noueuse comme une patte de rapace tenait un lot de ballons colorés… George tendit le bras… Dans la rue, les gens ne virent qu’un gamin en ciré jaune qui hurlait et se tordait dans le caniveau…
Œil de salamandre, Queue de dragon, Main de gloire, quoi que ce fût, c’était là de nouveau… ÇA ! L’ordure aux cent têtes…

8 commentaires sur “‘Ça T.1’ de Stephen King

  1. HorreurGore dit :

    Le classique de chez classique… il est monstrueux ce roman. Je suis un adorateur de Stephen King et il reste l’un de mes romans favoris de l’auteur.

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    • Jacaranda dit :

      Pareil 😉 J’ai même une vieille version de ce roman en anglais juste pour le fun (alors que je suis une bille en anglais). J’ai bien aimé la nouvelle adaptation qui est sorti l’année dernière. Tu l’as vu ?

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  2. J’ai bien envie de découvrir cette œuvre. J’ai déjà lu 5 ou 6 romans de Stephen King et je n’ai jamais été déçue !

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  3. Nathalie M dit :

    J’ai un souvenir impérissable de ce roman. Je l’ai même lu plusieurs fois à l’époque c’est dire. .. 🙂 un roman sur l’amitié et la résilience, pas seulement une histoire d’horreur.

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  4. Zina dit :

    Un de mes king préféré, mais qui m’avait fait un peu flippé quand je l’avais lu ^^

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