‘Le Réveil du Dernier Vampire’ de Marc Bono

La collection Grand Frisson. Magazine éphémère interdit aux poules mouillées, paru de décembre à 1997 à décembre 1998. Un an. Neuf numéro. Pas un de plus, la maison d’édition ayant décidé d’abandonner le navire pour se tourner vers des créneaux plus vendeurs. Dommage. L’accroche était topissime pour l’époque : un magazine effrayant + un roman terrifiant pour le prix d’un roman ! 35 francs le numéro. Je n’ai jamais pu en acheter, mais la raison m’échappe (j’avais 9 ans lors de la parution du premier numéro, donc on va mettre ça sur le compte d’un manque d’argent de poche). Jeté aux oubliettes de ma mémoire en même temps qu’il disparaissait des kiosques, Grand Frisson m’est réapparu, au hasard d’un site, en 2016. Impensable, comme si un recoin délaissé de ma jeunesse et recouvert d’une épaisse couche de poussière se retrouvait soudainement sous les projecteurs, vingt ans après. Dingue. Et du coup, sans jeux de mots pourri, j’en ai eu des frissons. Grand amateur des Chair de Poule et autre Docteur Globule lors de mes années primaire, j’ai redécouvert avec un plaisir loin d’être dissimulé cette série fantastique.

SOUVENIRS, SOUVENIRS…

Ni une ni deux, direction un célèbre site de petites annonces afin de mettre la main sur ce qui m’avait échappé des années auparavant. Bonnes et mauvaises nouvelles : les romans ont survécu, pas les magazines. Ou faut connaître les bons tuyaux, ce qu’à priori je n’ai pas. Pas grave. Me voilà en possession de quatre bouquins de la collection, prêt à faire saliver d’envie le gamin qui sommeille en moi. Une petite revanche sur le passé. Mouahaha. Premier titre : Le Réveil du Dernier Vampire. Normal, j’adore ces bestioles. Paru avec le numéro six en mai 98, un spécial vampires qui t’expliquait que ces monstres existent vraiment. Écrit par un dénommé Marc Bono. Sûrement un fan de U2… D’ailleurs c’est lui qui se trouve être l’auteur des neuf romans de la collection. Tournon Édition n’hésite pas à le présenter comme un aventurier quelque peu fêlé sur les bords. Après un bref avis expliquant que les éditions déclinent toute responsabilité en cas de crise cardiaque consécutive à la lecture de ce roman (Ooooh putain, là j’ai éteint toutes les lumières, me suis caché sous mon lit et allumé une lampe de poche n’éclairant qu’à moitié histoire de me donner des sueurs), j’étais prêt à affronter les pires créatures de la nuit.

MANOIR HANTÉ ?

James est le fils d’un médecin américain, Franck. Ce dernier se voit proposer une opportunité : prendre la relève de Lord Arthur Thomas, dans la vieille Angleterre. Sa décision prise, il emmène femme et enfant à Chaterland (vous fatiguez pas, ça n’existe pas), impatient de se lancer dans sa nouvelle carrière so british. Les ennuis ne tardent pas à s’accumuler à peine le pied posé sur le quai de la gare : une tempête de neige s’abat sur la ville, en guise de taxi se présente un cocher à bord d’un tilbury et pour finir la maison qu’ils sont censés habiter n’est pas prête, les contraignant à loger dans le manoir du Lord. Des événements inquiétants vont se succéder, et James va rencontrer le petit-fils du Lord : Charles-Paul. Le pauvre petit est tombé malade et se retrouve cloué au lit, privé de la lumière du soleil qui le meurtrit. James, aidé d’une jeune fille prénommé May, va tout faire pour le soigner, quitte à devoir risquer sa vie. Mais sa nouvelle copine le met en garde : il ne faut pas franchir l’enclos du potager.

FINI L’INSOUCIANCE

Loin de valoir un Chair de Poule, la construction de ce petit roman est néanmoins sensiblement identique. Des chapitres courts, conclus par des rebondissements qui trouvent leurs issues au début du chapitre suivant. Pas de dénouement final, juste un léger cliffhanger qui ne fait pas oublier la faiblesse générale du récit. Je n’ai plus dix ans, et mon âme d’enfant me manque parfois.


MARC BONO – LE RÉVEIL DU DERNIER VAMPIRE

Année de parution : 1998
Nombre de pages : 128
Genre : Fantastique
Édition : Tournon


Quatrième de couverture
Et si, comme James, tu débarquais tout droit des États-Unis avec tes parents pour partager la vie de Lord Arthur durant quelques jours dans son sinistre manoir qui surplombe la petite ville de Chaterland, en Vieille Angleterre…? Entre des hurlements terrifiants la nuit, des chauve-souris qui se baladent dans les couloirs et les histoires effrayantes de vampires que raconte May, une étrange petite fille, sûr que tu ne serais pas très rassuré. Et tu aurais raison, car ce qui attend James est pire encore !

‘Le Dernier des Vampires’ de Willis Hall

Ahlala… Que d’émotions en ouvrant ce livre. S’il devait n’en rester qu’un, ce serait celui-ci. Le Dernier des Vampires de Willis Hall. Si ma mémoire ne me trompe pas, ce titre jeunesse fût le premier roman à me faire de l’œil. Le tout premier que j’ai ardemment désiré, que je voulais tenir dans mes mains pour pouvoir le lire, m’immerger dedans pour ne plus en ressortir. Un objet rare qui a traversé les années sans prendre une ride (tout l’inverse de moi).

INCONNU

La famille Hollins décide de partir en vacances d’été. Mais cette fois, il y a du nouveau. Exit Crabton-sur-Mer et sa station balnéaire, bonjour l’aventure, à l’assaut des vastes contrées d’Europe. Seul souci, les Hollins sont vite dépassés et ne savent plus quel pays ils traversent. Un saut dans l’inconnu, le vrai. La France ? La Belgique ? L’Allemagne ? Le doute et l’énervement s’installent, et bientôt le couple anglais, flanqué de leur jeune fils Edgar, décide de faire du camping sauvage. Pour cela, quoi de mieux que de traverser une forêt noire comme la nuit, d’où émergent des yeux de fauves brillants de vert dans l’obscurité. Les Hollins ne vont pas tarder à faire la rencontre la plus palpitante de leur vie.

AFFRONTEMENT

Le récit est agrémenté de quelques dessins signés Babette Cole, rendant cette lecture déjà sympathique encore plus agréable. L’histoire, originale et bien construite, se lit vite. Avec d’un côté Les Hollins et le comte vampire, et d’un autre dLa Vengeance du Vampirees villageois à cran, prompts à empaler de la chauve-souris suceuse de sang, l’affrontement est tout ce qu’il y a de plus sommaire. Mais la façon qu’à l’auteur de ficeler ses idées est amusante, et c’est tout ce que l’on demande.

SUCCÈSL'Île du Vampire

Le Dernier des Vampires, fort de son succès, a eu droit à deux suites, également écrites par Willis Hall : La Vengeance du Vampire (1999), suivi de L’Île du Vampire (2000), mais qui n’auront pas suscité le même engouement.


WILLIS HALL – LE DERNIER DES VAMPIRES

Année de parution : 1982
Nombre de pages : 227
Genre : Jeunesse – Fantastique
Édition : Castor Poche


Quatrième de couverture
Pour les Hollins, quinze jours de vacances, c’est l’aventure, surtout quand on ne sait pas lire une carte ! Un soir, ils plantent leur tente au pied d’un château biscornu. Une étrange musique s’échappe d’une tourelle, dans la nuit des yeux luisent… Qui est donc le mystérieux comte Alucard qui règne sur ces lieux non moins étranges ?

‘L’École des Petits Vampires T.1 – La Quenotte d’Or’ de Jackie Niebisch

L'École des petits vampires T.1 - La Quenotte d'OrLa Quenotte d’Or est un diplôme que tout vampire en devenir se doit de passer — et de réussir —. Ce roman jeunesse retrace l’année scolaire de jeunes créatures de la nuit, avides de sang et de connaissances. Enfin, pas tous, car l’un d’eux est atteint d’hémophobie aiguë. Imaginez un peu !

PHOBIE

Un vampire ayant la phobie du sang. Un préquel à Twilight ?
Bon, dans tous les cas, l’élève en question n’est autre que le fils du directeur de l’établissement scolaire. Un véritable tollé ! Une honte ! Une hérésie ! Comment régler cette affaire sans compromettre la réputation du collège d’ensaignement ?

Le comte de Sanpoursan, descendant direct de Dracula, va tout tenter pour sortir son fils de cette impasse. Et cela provoquera des histoires amusantes, quelques gags décalés qui feront rire les enfants, et pourquoi pas sourire les adultes. L’auteur s’adresse directement au jeune lecteur lors du prologue et use d’un humour omniprésent, qui fera passer un bon moment de lecture.
Comment aborder un humain sans risques ? Quels sont les principaux dangers pour un vampire ? Pas mal de questions auxquelles les bambins vampires doivent potasser avant le jour (pardon, la nuit) de l’examen final ! Sang compter sur l’Histoire des vampires et les dates importantes à retenir.

DRÔLE

Loin de leurs études, chez le monde des humains, un professeur un peu fou souhaite exterminer les vampires. Affublé de son crucifix et portant une grosse moustache, il tente de convaincre ses concitoyens, de les mettre en garde. Peine perdue, il se retrouve bien seul dans cette chasse aux chimères.

Sympathique, agrémenté de dessins réalisés par l’écrivain, voilà un récit plaisant sur de drôles de monstres. À noter également que L’École des Petits Vampires a été adapté en série d’animation de 104 épisodes.


JACKIE NIEBISCH – L’ÉCOLE DES PETITS VAMPIRES T.1 – LA QUENOTTE D’OR

Année de parution : 1999
Nombre de pages : 111
Genre : Jeunesse – Fantastique
Édition : Actes Sud ‘Junior’


Quatrième de couverture
Chez les vampires, on ne naît pas suceur de sang, on apprend à l’être.
Le diplôme de vampire professionnel nécessite beaucoup d’efforts et de longues années d’études. Le premier examen de passage est appelé la Quenotte d’or.
Pour le décrocher les héros de ce livre sont inscrits au très sérieux Collège d’ensaignement professionnel Comte-Dracula, réputé pour ses excellents résultats et que dirige le célèbre comte de Sanpoursan. Le fils de ce dernier, Philémon, est hélas affligé d’une rare et grave maladie : il ne supporte pas la vue du sang…

‘L’Œil d’Horus’ d’Alain Surget

 L'Œil d'Horus

ALAIN SURGET – L’ŒIL D’HORUS

Année de parution : 1999
Nombre de pages : 159
Genre : Jeunesse – Aventure
Édition : Castor Poche


Quatrième de couverture
Le destin de Menî est tracé : héritier du trône de Haute-Égypte, il doit succéder à son père, Antaref. Pour l’heure, il sait à peine tirer à l’arc et ne s’intéresse qu’à ses animaux familiers. C’est alors qu’Antaref lui ordonne d’accomplir trois exploits pour prouver qu’il peut être roi.


Petit roman empreint de mythologie égyptienne et premier d’une trilogie portant sur l’Égypte antique, L’Œil d’Horus nous fait vivre les épreuves que doit accomplir Menî afin de prouver à son père, roi de Haute-Égypte, qu’il est digne de lui succéder.

PÉRIPLE

Le seul intérêt de ce livre réside dans le fait qu’il est une bonne source de connaissances sur la civilisation de l’Égypte antique et les croyances sur les différentes divinités. Ces dernières sont bien réelles et Menî décide d’en venir à bout afin de démontrer au roi qu’il a bien la trempe d’un pharaon. Parti par le Nil, il rencontrera au début de son périple une jeune fille de son âge, Thouyi, voleuse qui, pour échapper à ses poursuivants, lui imposera sa présence. Elle se révélera très utile par la suite car autant dire que sans elle, Menî n’arriverait à rien. Fils de pharaon, il est cependant très peureux et a pour seul ami au début de l’histoire sa petite mangouste.

BIEN ARGUMENTÉ

Bref, les deux adolescents partent à l’assaut des divinités et rencontrent tour à tour Sobek, dieu de l’eau, Sekhmet, lionne envoyée par Râ pour punir les hommes ayant osé s’insurger contre ce dernier, et enfin Horus, le dieu faucon qui est certainement l’une des plus importantes divinités dans la mythologie égyptienne, celui-ci étant en perpétuelle lutte contre Seth, le dieu du tonnerre et de la foudre. Très inégal, les péripéties vécues par les personnages contiennent quelques passages intéressants, comme le culte de Sekhmet qui est bien argumenté tout en restant simple pour un jeune lecteur.

EN DOUCEUR

L’intrigue est très légère et s’étalera sur deux suites. En résumé, ce roman permet une approche toute en douceur sur la mythologie égyptienne puisque l’auteur donne vie aux divinités de manière instructive et attrayante, et c’est bien là que réside le principal afin d’éveiller la curiosité chez les plus jeunes.