‘Le Club des Veuves qui aimaient la Littérature Érotique’ de Balli Kaur Jaswal

Méfiez-vous des apparences ! Au premier abord, ce titre à rallonge et qui prête à sourire pourrait faire penser à un énième roman feel good. Oh que non, ne tombez pas dans le panneau ! Sous ce vernis de légèreté, l’auteure originaire de Singapour aborde des thèmes délicats comme le mariage arrangé et la place des femmes dans une communauté régie par les hommes. Entre traditions d’un autre temps et le besoin de s’émanciper, leur place dans la société semble obscure, précaire. Afin de matérialiser cette situation instable, nous suivons le quotidien de Nikki, jeune femme sikh étant née sur le sol anglais. Un parfait exemple de contraste, elle qui souhaite se détacher de toutes ces coutumes auxquelles sa famille reste fortement imprégnée. Des tensions se créées, l’incompréhension s’installe et les liens se brisent.

TRADITIONS

Nikki, vingt-deux ans, s’ennuie dans son travail. Serveuse dans un bar croulant sous les dettes, elle a préféré plaquer ses études de droit dès la fin de sa première année. Un avenir tout tracé selon son père, mais qui n’aura pas fait le bonheur de sa fille. Traînant sa peine dans la grisaille londonienne, elle se rend un jour à Southall, quartier où réside une forte communauté indienne, à la demande de Mindi, sa sœur aînée. Cette dernière reste ancrée dans les traditions et souhaite un mariage arrangé. Pour cela, elle a concocté une petite annonce à accrocher sur un panneau d’affichage, près de l’entrée du gurdwara, lieu de culte des sikh. C’est à cette occasion que Nikki trouvera, au détour d’un regard, une offre d’emploi pour un poste d’animatrice concernant des cours d’écriture. Le début d’une histoire qui va radicalement changer son regard sur sa communauté. Ses élèves seront de petites mamies pendjabies, toutes veuves, et ce fossé entre générations sera le vecteur de folles histoires.

LUBRIQUE

Emprunt de légèreté donc, mais aussi de sensibilité, ce roman est touchant car il montre du doigt des normes qui, d’un point de vue européen, peuvent paraître absurdes et complètement obsolètes. L’auteure apporte une touche de féminisme sans pour autant faire passer le message de force ; le sujet est traité avec une pincée d’humour, et les discours de quelques veuves m’ont fait vriller les nerfs par moments. Et puis, pour conclure, la place des textes érotiques ! C’est fun, ça rajoute du piquant et ça fait bien rigoler. Comme quoi, drapées de leur salwar-kameez blanc, ces femmes ont l’œil lubrique et une imagination débordante ! Y a pas d’âge pour ça, et heureusement !


BALLI KAUR JASWAL – LE CLUB DES VEUVES QUI AIMAIENT LA LITTÉRATURE ÉROTIQUE

Année de parution : 2018
Nombre de pages : 352
Genre : Contemporain
Édition : Le Cercle – Belfond


Quatrième de couverture
« Association sikhe recherche animatrice pour atelier d’écriture réservé aux femmes. » La bonne aubaine pour Nikki, Londonienne de vingt-deux ans, en quête désespérée d’un petit boulot.

Mais alors qu’elle pensait former des apprenties romancières, Nikki se retrouve face à un public inattendu : une dizaine d’Indiennes, de tous âges, majoritairement veuves, souvent analphabètes et dotées d’une imagination très, très fertile. Écrire ? Pensez-vous ! Elles, ce qu’elles veulent, c’est raconter : le choc culturel, la vie de famille, l’éducation des enfants. Raconter encore l’amour, le sexe et tous ces fantasmes enfiévrés qui leur traversent si souvent l’esprit. Raconter aussi la solitude, la soumission aux hommes, la violence, parfois.

Alors que la fréquentation de ce club débridé augmente de semaine en semaine, Nikki s’interroge : comment porter ces histoires au-delà des murs de la maison de quartier ? La jeune étudiante a une idée. Mais libérer la parole des femmes n’est jamais sans danger…

‘La Petite Boulangerie du Bout du Monde’ de Jenny Colgan

La Petite Boulangerie du Bout du MondePolly est une jeune femme épanouie. Enfin était, plus exactement. Tout lui réussissait : amour, travail, santé, amitié(s). Tout ce dont elle avait rêvé, elle le possédait. Mais sans le savoir, tout cela ne reposait que sur de fragiles fondations. Alors, quand son monde s’effrite petit à petit et que celui-ci lui est repris sans aucune pitié, elle décide de s’évader. Loin des tracas, du stress quotidien, avec l’envie de se débarrasser de son lot d’emmerdes qu’elle traîne depuis bien trop longtemps. Par le hasard des annonces immobilières, elle trouve ce qu’elle considère être un havre de paix. Une maison, ancrée sur une île comme une vieille patelle sur son rocher. D’aspect un peu délabrée, ignorant les avertissements de sa meilleure amie, Polly fonce sans réfléchir, prête à abandonner sa vie pour en créer une nouvelle. Mais ce qui paraît idyllique au premier abord ne l’est pas forcément en réalité.

SO BRITISH

Bon, par où commencer ? C’est la première fois que je lis un roman de chick-lit. D’ailleurs je ne connaissais pas ce terme avant d’entamer ma lecture. J’ai piqué ce livre dans la bibliothèque de Madame pour voir un peu d’autres décors, changer un peu d’encre. Moi qui suis habitué à l’encre noire voire rouge sang, je baignais ici dans l’encre rose. Un gros changement donc, mais voilà, je suis fou, j’ai voulu tenter. Ainsi j’aurai lu La Petite Boulangerie du Bout du Monde avant mon amie, de peur qu’elle ne me spoile l’histoire. Ahah.

GUIMAUVES

Ce qui est sûr, c’est que ce roman se lit très vite. Les dialogues s’enchaînent rapidement, et même s’ils sont pour la plupart sans intérêts, c’est tout de même sympathique de suivre ces pérégrinations au bout du monde. Pas de frayeurs (faut pas déconner), pas ou peu de surprises, ce récit un peu monotone ne tient pas toutes ses promesses. Même si l’auteure nous balade un peu dans les campagnes anglaises, en nous faisant rêver avec ces cottages so british, l’ensemble reste un peu fade. Et surtout, surtout, particulièrement mièvre. Certes, avec ce genre de lecture il faut s’y attendre. Mais tout de même. J’ai trouvé certains passages ridicules, tellement légers que je me suis demandé si Colgan ne prenait pas ses lecteurs (lectrices ?) pour des guimauves. Est-ce le cas ? Je suis novice, peut-être que je ne comprends pas encore toutes les subtilités du genre.

CHOUPINOU

Pourtant mon petit cœur sensible s’est ému, même si je l’ai souvent entendu rigoler devant tant de naïveté. Le vilain. Car même si c’est choupinou, faut pas non plus nous prendre pour des concons. Allez, j’arrête de charrier. Car en fait ce bouquin m’a plu, même si j’ai débranché le peu de neurones que j’ai durant ma lecture. Mais comme je suis un mec, j’ai ma fierté et ma testostérone qui me rappellent à l’ordre.


JENNY COLGAN – LA PETITE BOULANGERIE DU BOUT DU MONDE

Année de parution : 2015
Nombre de pages : 463
Genre : Chick-Lit
Édition : Prisma


Quatrième de couverture
Quand sa vie part en miettes, Polly Waterford quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille des Cornouailles. Très vite, les arômes de bon pain chaud qui s’échappent de chez elle vont tout changer dans le village.

Au fil des rencontres farfelues (un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands), Polly recommence à mordre dans la vie comme dans une miche croustillante !