‘Réminiscence’ de Gilles Caillot

Un disque dur externe au contenu immonde. Un forum où défile les pires perversions.
Un an s’est écoulé depuis l’affaire Jaryd Massal, une enquête délicate qui aura profondément marqué le capitaine Zanetti. Le franco-italien panse ses plaies, tentant d’oublier les atrocités en partant se réfugier en Ardèche, où se trouve une ancienne maison familiale. Un repos salutaire au cœur du village médiéval de Ruoms mais qui sera de courte durée. Les psychopathes, eux, ne prennent pas de congés.

EXCÈS

Alors que Lucie, la jeune cryptographe intégrée au groupe de la Criminelle, prend son mal en patience en attendant le retour de Zanetti, le frère de ce dernier se fait violemment kidnapper. Le début d’une bonne dose d’emmerdes pour le flic. Sans oublier un obscur prologue se déroulant en 1978, Gilles Caillot ferre immédiatement le lecteur. Les cadavres ne vont pas tarder à arriver, accrochez vos ceintures.
L’auteur ne laisse aucun répit et enchaîne de très courts chapitres, faisant défiler les informations sans laisser assez de temps pour les digérer. Perturbée par l’absence de Zanetti, Lucie arrive à percer le coffre-fort du disque externe et pénètre dans un monde d’horreurs, dans la droite lignée des snuffs résultant de la précédente affaire.
Des femmes qui disparaissent, abandonnés dans des cavités terreuses et humides, avec pour seule compagnie une caméra filmant leur agonie. La coupe est pleine pour Lucie, qui ne peut rester aveugle face à cette cruauté. Durant ce temps, Massimo, profitant des joies de la pêche et des vacances, reçoit un colis. Les réjouissances sont lancées. Le sang va couler. Excessivement.

NERVEUX

Le cycle du mal, tome deux. Gilles Caillot ne fait toujours pas dans la finesse. Tant mieux, après tout c’est bien pour cela que l’on choisit de lire cet auteur. Après un premier tome aux idées intéressantes mais pas assez abouties, le lyonnais revient avec son flic fétiche. Le récit carbure, c’est un fait, et les successions rapides des chapitres donne un côté nerveux à l’ensemble. Bémol, la plume de l’auteur peine à l’être. Trop d’incompréhensions et d’invraisemblances jonchent le fil de l’histoire, et ce n’est pas l’épaisse couche d’hémoglobine qui parvient à masquer ces faiblesses. Les idées sont, encore une fois, bien présentes, l’originalité aussi, mais il y a un sentiment d’inachevé. D’inexploité. Les nombreux dédales dans lesquels veut nous orienter Caillot finissent rapidement par perdre de leur attrait, rendant ennuyeux ce qui au départ paraissait être un bon thriller bien bourrin. Les dialogues gagnent cependant en fluidité si l’on compare à L’Ange du Mal, tout comme le déroulement de l’enquête en général. Un gros point positif, qu’un dénouement hélas sans saveur vient gâcher.


GILLES CAILLOT – RÉMINISCENCE

Année de parution : 2011
Nombre de pages : 273
Genre : Thriller
Édition : Lune Écarlate


Quatrième de couverture
Un homme enlevé à Paris. Des corps décapités et démembrés. Un douloureux souvenir qui remonte à la surface…
Il croyait en avoir fini avec l’horreur mais c’était sans compter sur la folie humaine.
Un jeu de piste morbide. Entre l’Ardèche méridionale à la cité lyonnaise, le capitaine Zanetti, accompagné de Lucie Armand et de Richard Toulalan, va vivre cette enquête comme une véritable course contre la mort. Une seule idée en tête : celle de sauver son frère…

‘L’Ange du Mal’ de Gilles Caillot

L’Ange du Mal est le premier tome d’une quadrilogie axée sur… bah, le mal. Avec une enquête intronisant le capitaine Massimo Zanetti, personnage central de ce cycle, l’auteur pose son histoire au cœur du grand Lyon, dans le Rhône. Un cadavre atrocement mutilé est retrouvé par un badaud en plein été, à l’orée d’un bois. Vision cauchemardesque, profusion de détails morbides, Caillot se fait plaisir et use d’une palette gore vraiment éloquente, et efficace pour le coup.

CREUX

Après un prologue se passant de l’autre côté de l’Atlantique, dans le couloir de la mort d’une prison, le récit met le paquet sur des scènes de tortures violentes et dérangeantes. Après tout, c’est aussi pour cela qu’on lit du Caillot. Mais, hélas, ça ne fait pas tout. Le roman, bien que court, n’enclenche jamais la deuxième et reste plat, jalonné de rebondissements fades et franchement creux. Les quelques bonnes trouvailles ne vont même pas au bout de leurs raisonnements, comme abandonnées sur le bord de l’autoroute. Trop encombrantes peut-être.
Frustrant…

INCOHÉRENCES

Les personnages ne sont pas assez travaillés et chaque aspect, chaque contour de leur psychologie sont ennuyants, portés par des descriptions parfois intéressantes, mais plombés par des dialogues poussifs et figés, ne dégageant aucune émotion. La ponctuation aléatoire casse rapidement le rythme du récit, pas assez exploité, même s’il s’améliore vers les 2/3 du livre. Outre le vocabulaire répétitif et quelques incohérences, l’une des révélations tant attendue laisse de marbre. Réminiscence, le second tome, sera la suite directe de L’Ange du Mal.
Car il y a une fin en cliffhanger. Pourquoi pas, en espérant que cela se goupille mieux, cette lecture laissant un goût amer.


GILLES CAILLOT – L’ANGE DU MAL

Année de parution : 2008
Nombre de pages : 277
Genre : Thriller
Édition : Édition du Polar


Quatrième de couverture
Lyon, été 2006.
Une série de meurtres, plus atroces les uns que les autres, sont perpétrés dans la capitale Rhodanienne. La police est sur les dents et Massimo Zanetti, capitaine de police à la criminelle , est investi de l’enquête qui s’avère d’ores et déjà extrêmement compliquée, remplie d’énigmes et d’étranges indices laissés par le tueur sur les corps décomposés et mutilés. Satanisme, magie noire, tortures sexuelles et mentales… La traque du psychopathe l’emmènera jusqu’aux portes de la folie.
Accompagné de Julie Martin, la responsable de l’institut médico-légal de Lyon, dont il est toujours amoureux et de toute son équipe d’investigation, le capitaine Zanetti va mener la chasse dans la ville entière et nous emmener jusqu’aux plus profond d’un des lieux les plus mystérieux de la cité Lyonnaise : Les catacombes.